Le musée national du Risorgimento italien
Des collections historiques au sein du palais Carignan
Fondé en 1878, le musée national du Risorgimento italien est l’un des plus importants musées italiens consacrés à l’histoire du pays. Auparavant installé à la Mole Antonelliana à Turin, il est actuellement situé dans le palais Carignan depuis 1938. Le musée, dédié à la période du Risorgimento, présente des objets illustrant l’évolution de l’unité italienne et abrite également une reconstitution du cabinet de travail du président du Conseil italien Cavour.
En 1878, le musée est créé quelques mois après la mort du roi Victor-Emmanuel II. C’est en 1884, à l’occasion d’une grande exposition nationale consacrée aux événements de 1848-1849, que le projet d’un lieu centré sur le Risorgimento prit forme. Le 9 septembre 1899, le musée ouvre partiellement au sein du Museo Civico et possède alors une bibliothèque contenant les copies de documents liés à l’unification italienne ainsi qu’une collection importante de publications nationales et étrangères.
L’inauguration définitive du musée a lieu trente ans après sa création, le 18 octobre 1908, à l’intérieur de la Molle Antonelliana, une construction haute de plus de 160 mètres et symbole de la ville de Turin. Environ 1274 pièces furent présentées dans le hall central et dans trois grandes allées. Les premières expositions connurent un succès immédiat.
Le musée national du Risorgimento italien fut une nouvelle fois inauguré le 8 septembre 1938 par le roi Victor-Emmanuel III après son transfert définitif dans le palais Carignan, à Turin. Ce palais fut construit à partir de 1679 selon les plans de l’architecte italien Camillo-Guarino Guarini qui réalisa également l’église Saint-Laurent de Turin. L’édifice, commandé par Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan, prince de Carignan, est l’un des palais les plus impressionnants de la ville et caractéristiques de l’architecture baroque. Sa façade principale et le bâtiment en lui-même sont composés de briques apparentes. La façade arrière à colonnades, en face de la place Carlo Alberto, fut construite à la fin du XIXe siècle.
Un nouveau parcours
Les travaux au sein du musée furent interrompus au début de la Seconde Guerre mondiale et des bombardements endommagèrent le palais durant le conflit. Certaines salles accueillirent des mouvements antifascistes ainsi que du matériel et des armes appartenants à la Résistance italienne.
Après la guerre, en 1948, le musée ouvra à nouveau à l’occasion du centenaire de la première guerre d’indépendance. En 1961, une grande exposition présentant plus de 1800 œuvres commémora le centenaire de l’unification de l’Italie. Une nouvelle scénographie fut mise en place et les visiteurs découvrirent des objets venus de toute l’Italie.
Le musée fut fermé en 2006 et à nouveau ouvert au public le 18 mars 2011 à l’occasion du 150e anniversaire de l’unification de l’Italie. Le nouveau parcours commence à partir de la Révolution française, dont l’influence déclencha les mouvements indépendantistes italiens, jusqu’au seuil de la Première Guerre mondiale à travers 30 salles sur plus de 3500 m2. Les 2600 œuvres - armes, uniformes, manuscrits - et les 22 vidéos thématiques reviennent sur le processus de l’unification de l’Italie ainsi que sur l’évolution du pays face aux transformations économiques, politiques et culturelles qui eurent lieu sur le continent européen durant cette période.
Un musée marqué par l’histoire
Le palais Carignan accueillit entre 1848 et 1861 la chambre des députés du parlement du royaume de Sardaigne et entre 1861 et 1865 le Parlement italien. Le public peut encore visiter actuellement ces deux magnifiques salles, dont certains sièges furent occupés par Giuseppe Garibaldi, Cesare Balbo, Massimo d'Azeglio ou encore Vincenzo Gioberti, et découvrir également la reconstitution du cabinet de travail de Camillo Cavour, président du Conseil italien et grand artisan de l’unification italienne.
Article paru dans Point de vue Histoire n°36

